UN MÉTIER EN RECONFIGURATION

Vingt-quatre candidates et candidats ont suivi les huit modules inscrits au programme du cours de base préparé par la faîtière suisse des journalistes sportifs, Sportpress.ch et organisé par sa filiale cantonale ANPS, l’Association neuchâteloise de la presse sportive.

Le cours de base est depuis de nombreuses années la seule formation de base de ce type
pour les journalistes sportifs en Suisse (photo : Claude Comte/ANPS)

Un panel d’une rare qualité a été réuni pour développer les thèmes traitant des fondamentaux de la profession. de l’organisation du sport, des droits et devoirs des journalistes, des défis du numérique affectant le métier.

Des devoirs avant les droits

Andrew Robotham, chercheur et professeur à l’AJM (l’Académie du journalisme et des médias de l’Université de Neuchâtel, a développé les mutations que traverse la discipline, tout en rappelant que les journalistes ont des devoirs avant d’avoir des droits, notamment en termes de recherche de la vérité, de liberté et d’accès à l’information, de refus de subordination.

Le journalisme : un métier passionnant, difficile, dangereux parfois, selon Andrew Robotham (photo : Claude Comte/ANPS)

Professeure en journalisme et communication à l’AJM, personnalité de référence en matière de journalisme à l’ère du téléphone mobile, Madame Nathalie Pignard-Cheynel a évoqué les changements induits par le numérique. Elle a notamment relevé qu’aujourd’hui le journaliste n’a plus le monopole de l’information. Dans le sport, comme partout ailleurs, l’athlète, le coach, le préparateur, s’expriment et tiennent le devant de la scène. Les réseaux sociaux deviennent alors un outil d’investigations qu’il y a lieu d’explorer, sans toutefois dévier de la déontologie journalistique.

Nathalie Pignard-Cheynel nous emmène au cœur des réseaux socio-numériques et leur usage par les journalistes, les médias et les publics (photo : Claude Comte/ANPS)

Du SMS à la production HD

Le téléphone mobile a été au centre de la présentation de Pierre-André Léchot, chargé d’enseignement à l’AJM, démontrant, images à l’appui, que le portable et ses accessoires font désormais partie intégrante de l’arsenal journalistique. Au fil de ses développements spectaculaires, il est devenu l’outil d’investigation privilégié des jeunes générations de journalistes.

A l’ère du numérique, les pratiques journalistiques et changements dans les rédactions sont en pleines mutations, selon Pierre-André Léchot (photo : Claude Comte)

Journalistes de terrain, Patrick Délétroz (RTS) et Grégoire Silacci (Keystone-ATS), ont, pour leur part, livré leur ressenti aux contacts des gens, des événements. Pour le premier nommé, l’émotion du direct, le narratif guident le commentateur dans sa relation immédiate avec le public.

Patrick Delétroz renvoie l’image du direct sans langue de bois, dans la posture du professionnel (photo : Claude Comte/ANPS)

Pour le journaliste de presse écrite, source et contenu d’une information doivent impérativement faire l’objet de la plus haute attention dans un souci de vérité, de déontologie. Tous deux ont insisté sur leur rôle et mandat respectifs dans la cohésion nationale, aux titres de radio et télévision du service publique pour la RTS et d’agence d’informations du privé pour Keystone-ATS.

Grégoire Silacci témoigne aujourd’hui de la mutation profonde qui affecte le métier de la presse écrite (photo : Claude Comte/ANPS)

Le sport et le photographe entretiennent une relation étroite depuis des lustres. L’image, à sa manière, raconte le sport et donne du temps au lecteur de s’imprégner de l’instant figé par le cliché. Pour le photographe indépendant et membre de l’ANPS, Bernard Python, l’œil et la caméra ne font qu’un pour choisir et immortaliser le geste sportif.

Bernard Python invite à choisir entre scoop et retenue, à respecter une ligne rouge, à déceler le vrai du faux, tellement facile aujourd’hui (photo : Claude Comte/ANPS)

Le sport dans toute sa diversité.

Au nombre des intervenants à ce cours de base, les organisateurs ont fait appel à trois personnalités neuchâteloises de premier plan, à trois acteurs du sport à l’échelon mondial. Membre de la Commission exécutive du CIO, Denis Oswald a éclairé les jeunes journalistes sur l’organisation et les multiples missions du Mouvement olympique, ses comités nationaux, leur fonctionnement et les relations entre le CIO et les fédérations internationales de sport.

Denis Oswald a partagé ses valeurs, ses connaissances, son expérience au sein de l’Olympisme (photo : Claude Comte/ANPS)

L’une d’entre elles, l’athlétisme, discipline la plus importante du programme olympique, était représentée, à ce cours, par Christian Milz, CEO d’European Athletics. Cette union des fédérations européennes doit, elle-aussi, faire face, au même titre que les journalistes, au défi de l’ère numérique qui s’est invité dans son cursus de développement.

Christian Milz, Directeur a livré son éclairage, son ressenti sur sa stratégie de communication (photo : Claude Comte/ANPS)

Au terme de ces journées, chaque participant a reçu, des mains de Sandro Mühlebach, chef de la rubrique alémanique de Keystone-ATS et vice-président de Sportpress.ch, un diplôme attestant de sa participation à ce cours, une étape incontournable avant la remise de la carte de presse professionnelle de la faîtière du journalisme sportif suisse Sportpress.ch

Sandro Mühlebach, aux côtés d’une candidate journaliste (photo : Claude Comte/AMPS)

L’ANPS est fière et heureuse d’avoir donné l’opportunité de suivre, d’échanger avec les différentes personnalités qui nous ont fait l’honneur de participer à ce cours. Le métier du journalisme traverse des temps difficiles, pour de multiples raisons. Il s’exerce parfois dans des contextes tout aussi délicats et doit faire preuve d’une vigilance accrue, pour préserver son indépendance. Certaines voix en paient parfois le prix fort. Avec, à l’esprit, la volonté d’offrir des témoignages de qualité, l’Association neuchâteloise de la presse sportive souhaitent plein succès dans les carrières respectives de ces journalistes.

Au centre du 1er rang, Sandro Mühlebach, vice-président de Sportpress.ch, et Philippe Silacci, président de l’ANPS, unis avec passion et engagement en faveur du journalisme sportif (photo : Claude Comte/ANPS)