Mise en garde du Président de la presse sportive internationale.
La Jonchère (SUI), le 11 octobre 2020 : Dans son dernier éditorial paru dans l’édition III/20 de son magazine, le Président de l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS) met en garde ses confrères de par le monde, sur les dérives que pourraient cacher les mesures en vigueur contre le Coronavirus. Gianni Merlo rappelle que la crise que nous traversons est l’une des plus sérieuses qu’a connue l’humanité. Et de souligner que le sport et les journalistes sportifs figurent au nombre des victimes, en vivant, en traversant une sorte de « lockdown ».
Si la vie semble reprendre peu à peu dans certains pays, au prix de mesures drastiques, le sport resterait dans le collimateur des instances sanitaires. En cause le public. Trop nombreux et donc foyers potentiels de contamination. Des mesures ont toutefois été prises, limitant l’accès des stades, des patinoires à un nombre restreint de spectateurs, selon la capacité des lieux. C’est bien. En tous les cas mieux que des stades totalement vides. Or, cette mesure d’assouplissement ne semblerait, dans certains cas, pas étendue aux journalistes.
Le journaliste et Président de l’AIPS met en garde les dirigeants qui seraient tentés, en suivant ce même principe de précaution, de limiter, voire d’interdire l’accès à leurs installations aux journalistes jugés trop nombreux et qui se seraient, en fait, montrés trop critiques à l’endroit du club, ou qui n’épouseraient pas complètement ses thèses officielles. Un tri. Un délit de faciès. Une belle occasion de « faire le ménage » sur le dos de la pandémie.
De telles restrictions existent-elles dans notre République ? Des quotas dictés par les instances sportives supérieures existent. Ils sont appliquées sensu scricto. Parfois même avec un zèle dérangeant, dans le cas où les installations de presse à disposition permettraient largement d’accueillir un plus grand nombre de journalistes, que celui prescrit, la place à disposition le permettant.
Le virus a bon dos, mais n’explique pas tout.
La mise en garde de Gianni Merlo prend tout son sens à l’heure où le sport, la politique et bien d’autres registres de notre vie quotidienne, se battent contre les mensonges et pour la vérité. Les journalistes sont là pour rappeler qu’une église a sa place au milieu du village. N’en déplaise à certains.
Laisser triompher le « fake » du vrai est une vraie menace pour nous tous. A ce titre, le journaliste, par ses enquêtes, ses témoignages, ses articles, ses reportages, nous éclaire sur les tentations de certains d’utiliser le sport pour en faire un « business » lucratif et nauséabond.
Dans nos tribunes, le journaliste devrait être prioritaire.