UN DÉBAT POUR RIEN !
Connivence ou antagonisme ? Partenaire ou adversaire ? Main dans la main, ou alors à couteaux tirés ? Le sport et la politique se partagent ces états d’âme selon les circonstances, les opportunités. Il en a toujours été ainsi, depuis que le premier spectateur s’est assis sur la pierre du premier stade des premières joutes sportives. Le rappeler aujourd’hui n’ajoute rien à une vérité maintes fois vérifiée. Un débat sur ce qu’on savait déjà. Un échange qui n’a guère dépassé la question de savoir ce que l’un peut ou doit faire pour l’autre. « Circulez, y a rien à voir ! » Un sentiment unanimement partagé par les témoins, auprès desquels le Petit Reporter a exercé son « service après-vente ». Une session pour rien.
Pourtant, avec pour thème cette « complicité », on pouvait rêver d’autres ambitions oratoires, que les seuls besoins en infrastructures, soutiens financiers, santé pour toutes et tous, etc., etc. Des sujets cycliques, des refrains ressassés aussi souvent que les rêves de sauvetage de l’assurance maladie. Sous ce seul éclairage-là, il n’y a qu’une vérité et on le sait, le sport et la politique s’opposent, ne se rejoignent pas. Les intérêts des uns ne sont pas ceux des autres.
Aussi, avant d’évoquer une quelconque complicité entre le sport et la politique, y a-t-il lieu d’éclairer les visions communes vers lesquelles les deux compères pourraient s’orienter, en toute complicité cette fois et de s’interroger comment cette intelligence pourrait-elle fonctionner.
Une vision, un objectif, un projet.
Sport et politique glissent trop souvent dans l’ornière de la récupération à court terme. Si le premier pense visibilité et retour sur droits de télévision, le second lorgne vers sa prochaine échéance électorale.
Normal, dans la mesure où les ressources financières permettent au sport de grimper dans sa hiérarchie et de naviguer sous le vent médiatique. Pareil dans la marmite politique où, comme les marronniers chaque printemps, les interventions en faveur du sport fleurissent au gré des opportunités électorales. Mais, comme les roses, ces mots ne vivent que l’espace d’un matin. Complices peut-être, mais à chacun son dessein personnel.
Et entre ces deux « complices », comme entre le chien et le réverbère, les sportifs, les athlètes et nous les fans de sport se languissent du ventre mou de décideurs sans autres ambitions que les leurs. Si gouverner c’est prévoir, c’est aussi prendre des risques, oser le courage politique. Oser un projet.
Alors complices ? Oui, quand l’un a besoin de l’autre. Lorsque par exemple le Kremlin sonne le rappel de ses sportifs et ceux des pays sympathisants pour organiser, chez lui, les Jeux des Brics, en juin 2024. Oui, lorsqu’une fédération internationale de sport courtise et « emballe » des élus pour soutenir sa candidature à une promotion olympique. Sans un projet commun et fédérateur, toute complicité est un leurre.
S’agissant de projet commun, à l’échelle de notre République, une complicité existera le jour où le Château et le tissu sportif cantonal partageront une vision commune, collective à long terme et sans arrière-pensée politicienne. On promet, a-t-on entendu, « … un futur concept cantonal du sport. » On s’en réjouit et on en doute déjà !
Dans l’immédiat, on se contentera de ce genre de bavardages. Pour le contenu, faudra repasser.